Du 19 mars au 2 avril 2024 au péristyle de l’Opéra de Tours

La Esmeralda est un opéra de Louise Bertin et Victor Hugo qui sera donné les 30 et 31 mars à l’Opéra de Tours. Les costumes ont été réalisés par les ateliers de l’Opéra de Tours (cheffe costumière, Suzanne Le Glaunec) sous la direction artistique du créateur Alex Costantino, sur la base de l’upcycling.

Cette technique de création consiste à donner une nouvelle vie à des matériaux/habits déjà existants. Au lieu de les jeter, ils sont transformés : un jean usé devient un corset, un jogging passé devient un pourpoint du XVème siècle ou bien de vieilles peluches se transforment en fourrure de manteau. La création est repensée et la matière envisagée sous un nouvel angle.

Plusieurs costumes ont été réalisés pour les personnages de La Esmeralda : Frollo, Quasimodo, Esmeralda, Clopin… La version proposée en tournée (Bouffes du Nord, Avignon, Saint-Etienne etc.) étant ici une version réduite de l’opéra de Louise Bertin, Alex Costantino a proposé aux étudiants du Diplôme national des métiers d’art et du design (DNMADE) du Lycée Choiseul de Tours d’imaginer les costumes de personnages fictifs de la Grande cour des miracles de Victor Hugo.

Alors que l’intrigue de l’opéra se déroule au XVème siècle, la mise en scène prend un parti contemporain, les étudiants devaient imaginer des costumes à l’image du travail que Alex Costantino a réalisé pour l’opéra : des coupes aux influences médiévales à partir de vêtements récupérés chez « Active », atelier de récupération, de tri et de réemploi à Tours.

- Entretien avec des participants au projet

« L’upcycling, c’est donner à des pièces existantes une nouvelle vie. Les utiliser pour une création unique pouvant être considérée comme neuve. Pour nous c’est une technique nouvelle (…).

Nous avons d’abord consulté le livret de l’opéra pour s’imprégner de l’histoire, puis nous avons été invités dans les ateliers de l’opéra et avons eu l’occasion d’échanger avec le costumier du projet et la cheffe costumière. On a cherché de nombreuses références sur l’époque de Notre Dame de Paris et on a tenté de se l’approprier. Tout est passé par l’expérimentation. On a réalisé des moodboards, des patrons...

Notre association d’étudiants « Passage » qui est composée d’élèves issues du BTS design de mode et de la section arts appliqués du Lycée Choiseul, est partenaire de « Active » qui est une association de tri de vêtements qui favorise l’insertion par l’activité économique de personnes éloignées de l’emploi. On a pu y récupérer de nombreux tissus, quand on y va, on fouille pendant des heures ! C’est comme ça qu’on a commencé à construire nos pièces.

Le défi est de déconstruire un vêtement et d’en reconstruire un à partir de l’existant. Les vêtements récupérés ont souvent des défauts de fabrication et cela complique le processus de création. 

Le style « médiéval punk » d’Alex Constantino nous a été présenté et nous avons pu l’étudier pour nos créations. Parfois nous avons volontairement abîmé les vêtements pour faire comme des traces d’usures qui correspondent à l’histoire et à nos personnages, ce qui vient renforcer le caractère marginalisé dans l’esthétique médiéval punk.

Pour nous ça aura été une expérience très instructive avec beaucoup de sens, venez voir notre travail à l’Opéra, on espère que ça vous plaira ! »